Journal de confinement : votre état avant l’Etat

par MJC · 5 mai 2020

Je vous écris cet article comme une lettre. J’ai davantage parlé de politique, d’économie et de sociologie dans mes premiers articles, et un ou deux suivront encore pour conclure comme il faut ce journal. Ce n’est et ne sera toujours que mon avis, mes opinions et ma lecture d’une réalité sociale, je le rappelle. Cependant, ce n’est ni d’économie ni de politique dont je voudrais vous parler dans cet article : j’aimerais aujourd’hui vous parler de vous et de moi. Le confinement n’est pas une expérience plaisante ni facile, et il crée des états psychiques désagréables chez de nombreuses personnes : chez moi, chez des personnes qui me sont proches, et sûrement chez certain.e.s d’entres vous. Prenons le temps d’en parler.

Je précise d’emblée que je ne suis pas psychologue attitré, que je ne me propose que pour une explication de mécanismes psychologiques, au sens large, que j’ai étudiés, ressentis, et sur lesquels je me suis renseignés. Si vous sentez un état de détresse psychologique, faites vous aider, s’il vous plait. Vous vous remercierez plus tard.

Reconnaissances des différents troubles psychiques

En France et dans nombreux pays à travers le monde, la santé psychique des individu.e.s n’est pas toujours bien prise en compte, dans le système médical comme dans le système économique (soins non-remboursés notamment). En réalité, cela démontre un problème de moeurs. Nous soignons depuis des millénaires les petites afflictions corporelles, les blessures, les rhumes, les dérèglements intestinaux, etc. Pourtant il a fallut attendre des siècles avant que des chercheur.se.s s’intéressent vraiment à notre santé mentale. Et alors que nous avons aujourd’hui de très bons psychologues et psychiatres français.e.s, que la recherche en psychologie et psychiatrie avance chaque année et se nourrit de bientôt deux siècles d’existence, nous gardons de lourds à prioris sur les troubles mentaux. Pour beaucoup, les dépressif.ve.s seraient des gens faibles, qui feraient bien de se bouger un peu. Les bipolaires feraient semblant. Les schyzophrènes seraient des meurtrier.e.s fous ou folles…

De par le monde, il y a encore nombres de personnes pour croire que certaines différences d’identité, de personnalité sont pathologiques. Or, ce n’est pas parce que votre voisin est gay ou transgenre qu’il est malade mental. Ce n’est pas parce que votre petit-frère vous indique ne pas être intéressé par le sexe qu’il n’a rien compris. Ce n’est pas parce qu’une de vos connaissances aime ressentir de la douleur, est emplie de TOC, est maniaque, est une fan inconditionnelle de K-pop ou de choses qui vous paraissent « folles », que cette personne souffre d’une maladie mentale.

Les maladies mentales ne sont pas un grand fourre-tout dans lequel mettre toutes les personnes qui vous semblent étranges, ou qui sont différentes de vous. Ce sont des maladies « valables » au même titre qu’une grippe ou un cancer, qu’on ne peut pas forcément détecter du premier coup d’oeil. Elles peuvent concrètement être très invalidantes, comme être très bien prises en charge et soignées. Elles ne rendent pas les gens « fous » ou « dangereux ». C’est la stigmatisation sociale, le jugement des autres et la non-prise en charge médico-sociale qui le fait.

Les maladies mentales, c’est dans la tête

On entend souvent dire que les maladies mentales, « c’est dans la tête ». Alors oui et non. Cela peut prendre naissance et se développer dans votre cerveau, donc dans votre tête. Néanmoins, cela ne signifie pas pour autant qu’elles sont « imaginaires », que ce n’est « pas grand chose », ou encore que « tout le monde connait ça, c’est la vie, il faut faire avec ». On a une grande tendance a vouloir comparer les souffrances entre elles, la sienne et celles des autres. Notre société encourage les gens endurants, résilients, qui passent à travers les épreuves sans flancher. Spoiler alert : cela n’arrive que dans les films. Personne ne passe à travers les épreuves sans être touché d’une manière ou d’une autre, que l’on s’appelle Tom Cruise, John Wayne, Rihanna ou encore Camille Dupont.

Une phrase que j’ai entendue lors de mes études m’a profondément touché et permis d’appréhender un peu mieux tout cela : « Il n’y a pas de hiérarchisation de la souffrance ». Cela signifie que la seule personne pouvant juger de sa douleur est la personne souffrante. Personnellement, j’ai pratiqué beaucoup d’arts martiaux et je me suis cassé près de 8 os dans ma vie (sans que ces deux informations n’aient de lien). Pour moi, recevoir un coup dans un dojo ou souffrir d’une fracture, ce n’est rien. Mais ce n’est sûrement pas le cas pour tous et toutes. De même, il est incongru de s’imaginer qu’une maladie mentale serait plus ou moins grave qu’une maladie ou une blessure physique; seule la personne en étant atteinte est capable de jauger des souffrances qu’elle ressent.

Je fais le lien ici avec des douleurs physiques, car ce sont des exemples plus évidents à se représenter pour tout le monde. Cependant, nous allons plutôt parler ici de douleurs psychiques, mentales. Et dans ce cas, l’énorme multiplicité des symptômes rendent très difficiles les comparaisons simples comme nous venons de le faire. Comme pour toutes choses complexes, les êtres humains cherchent à produire une explication la plus simple afin de comprendre le monde. Mais bien souvent, les explications simplistes intègrent des raccourcis et des approximations qui créent des erreurs parfois monumentales.

L’Organisation Mondiale de la Santé définit la santé mentale comme : « un état de bien-être permettant à chacun de reconnaître ses propres capacités, de se réaliser, de surmonter les tensions normales de la vie, d’accomplir un travail productif et fructueux et de contribuer à la vie de sa communauté« .

J’en sortirai donc 4 axes :

D’un point de vue personnel intérieur, il faudrait s’estimer, s’apprécier soi-même, si ce n’est s’aimer. Etre dans la possibilité de se considérer valable, valide et capable.
D’un point de vue personnel exterieur, il faut pouvoir résister aux difficultés de la vie. Cela ne signifie pas ne jamais être triste ou ne jamais être en difficulté. Cela ne comprend pas non plus la crise du coronavirus qui est une situation inédite. Cela signifie davantage que vous ne pleurez pas dès qu’il manque du ketchup (#teamsaucebbq) ou que vous ne jetez pas votre ordinateur par la fenêtre dès qu’il subit un ralentissement. (Sinon j’aurais changé d’ordinateur 12 fois depuis ce matin…)
D’un point de vue social-productif, il faut être en mesure de pouvoir produire quelque chose. Il ne s’agit pas forcément d’une activité professionnelle, même si, quoiqu’on en pense, avoir un travail rémunéré convenablement éloigne la misère ; la misère étant un facteur important de souffrance psychique. Cependant l’argent ne fait pas tout : je ne touche aucun argent pour écrire ces articles pourtant cela me fait du bien psychologiquement (merci à vous de me lire). Il est important que vos productions soient reconnues socialement, donc n’hésitez plus à partager ! Si vous n’êtes pas sur.e de vous, évitez les réseaux sociaux qui peuvent être très durs. Il existe des tas d’autres espaces : à la MJC, par exemple, nous avons de nombreux ateliers créatifs avec un accueil bienveillant, et personnellement, je suis toujours heureux de relire quelqu’un ou d’échanger des dessins.
D’un point de vue social-relationnel, il faudrait « contribuer à la vie de sa communauté ». Alors soit vous portez un anneau magique et il vous faudra le jeter dans un grand volcan, soit vous manipulez la Force et il vous faudra veiller pour maintenir l’équilibre dans l’univers, soit, comme moi, vous êtes quelqu’un de tout à fait banal et cela signifie pour vous de simplement faire à manger pour vos potes, raconter une blague à table, expliquer à papy que, non, l’ordinateur ne va pas exploser si il appuie sur une mauvaise touche, ou encore faire du bénévolat dans n’importe quelle association. Avoir une place socialement est important pour une bonne santé psychique, et cela comprend la famille, les amis et tous les groupes sociaux existants.

Bref c’est bien beau, mais au fond il n’est pas vraiment en notre pouvoir de maintenir ces curseurs à un niveau satisfaisant tout le temps. Là tout de suite, je pense à Rocky Balboa qui nous disait « Personne ne frappe aussi fort que la vie ».

Ainsi tout le monde peut se retrouver en difficulté momentanément. Cela peut être plus ou moins violent ou difficile à vivre, plus ou moins long pour chaque personne… N’oubliez pas que nous avons tous et toutes un psychisme; c’est à dire que nous ressentons tous et toutes des émotions, nous possédons tous et toutes une forme d’intelligence semblable et nous avons tous et toutes un « esprit » possédant des mécanismes conscients et inconscients. Un mécanisme conscient, c’est par exemple mon esprit qui me crie : « COURS !!! » quand un chien bavant s’approche dangereusement de moi et semble vouloir m’attaquer. Je le ressens, je l’éprouve et je sais qu’il existe. Un mécanisme inconscient, c’est par exemple mon cerveau qui maintient un rythme cardiaque et une température corporelle régulière, c’est le fait que je sois attiré.e par plutôt telle ou telle personne. Je n’ai pas de contrôle dessus, cela se passe « sans moi » mais cela existe tout de même et peut être observé concrètement par d’autres. Tout cela, c’est être humain.

Comprendre les maladies mentales

Commençons par un point imprtant : nous fréquentons tous et toutes des « malades mentaux », et ce sans forcément nous en appercevoir. Il y a même de fortes chances que l’on en soit un.e nous-mêmes à un moment de notre vie. Quelques chiffres pour ceux et celles à qui cela parlent plus :

22 français.e.s sur 100 déclarent, en 2003, avoir une santé mentale « plutôt mauvaise ». Ce chiffre serait en augmentation depuis 2010, mais aucune valeur n’est donnée.
Selon différentes études, on pense qu’entre 27 et 35 français.e.s sur 100 souffriront d’au moins une maladie mentale au cours de leur vie. Ce chiffre est plutôt constant dans les pays européens et représente la 1ere cause d’invalidité. Cela concerne le travail, mais aussi l’ensemble de la vie active et sociale.
Cependant, seulement 2 français.e.s sur 100 ont consulté un psychologue, psychiatre ou psychanalyste en 2003.
Parmis les malades, seulement 5 sur 100 assument l’être ou l’avoir été. Cela montre bien le manque de considération envers les maladies mentales que j’évoquais plus tôt. Vous imaginez quelqu’un avoir honte de dire qu’il s’est cassé le bras et le garder cassé pendant des mois parce qu’il n’ose pas le faire soigner ?

Il existe à ce propos une super planche de bd faite par Robot Hugs, qui dénonce ce qu’il appelle les « conseils utiles » que l’on reçoit quand on souffre de maladies mentales de type dépressives. Personne ne semble choqué de dire cela à des personnes souffrantes de maladies mentales, alors Robot Hugs a juste un peu changé la donne en mettant à la place des personnes souffrant de maladies physiques, et ça rend vraiment bien! D’ailleurs merci à lui d’autoriser l’utilisation de ses dessins. Et je vous recommande, si ça vous plait, d’aller faire un tour sur son site : http://www.robot-hugs.com.

L’anxiété et la dépression, des maladies communes et d’actualité bien moins médiatisées que le coronavirus

Attardons nous un peu sur le cas de la dépression, car nous y reviendrons ensuite en lien avec la situation actuelle. En France, en 2019, on estimait entre 15 et 20% des personnes entre 15 et 85 ans qui souffriraient de dépression (chiffres de l’Inserm). Imaginez vous à un grand repas avec tout vos ami.e.s. Comptez les.

» 1, 2, 3, 4, dépressif, 6, 7, 8, 9, dépressive… »

Quand on sait qu’entre 1 personne sur 10 et 1 personne sur 5 se suicidera à cause de sa dépression, il serait peut-être temps de prendre le sujet un peu plus sérieusement… Cependant, faudrait-il encore voir le suicide comme une conséquence morbide d’une maladie et non comme un choix, un péché ou une faiblesse de la part d’une personne « bizarre »! Prenons le temps de tordre le cou à de vieux mythes ensemble. La dépression n’est pas une affaire de faiblesse d’esprit. Il s’agit d’un trouble mental caractérisé par des symptômes précis et quantifiables :

perte de motivation et d’intérêt, même pour des activités d’habitude appréciées
perte d’appetit, troubles du comportement alimentaire
baisse de la vue
augmentation du cortisol, l’hormone du stress, pouvant mener à des crises d’angoisses
grande fatigue pathologique (cela signifie que ça n’a rien à voir avec la fatigue que l’on ressent après avoir couper 2 sterres de bois ou couru un marathon), pouvant mener à des difficultés à effectuer des actions quotidiennes basiques comme se nourrir, prendre soin de son hygiène corporelle…
problèmes de sommeil
grande tristesse et/ou colère non dirigée
hypersensibilité
impression d’avoir l’esprit embrumé et son intellect ralenti, problèmes de mémoire
problèmes d’image de soi, dévalorisation de soi
problèmes sexuels…

Il existe dans votre cerveau un équilibre chimique très complexe vous permettant d’effectuer vos actions quotidiennes normalement, et lors d’une dépression, cet équilibre est perturbé : c’est ce qui cause les symptômes. Bien heureusement, ce désequilibre n’est pas irréversible, et il est possible de se soigner.

Bref, plus que de grands discours, je reviens avec mes petites bds ! Celle-ci se trouve facilement sur le net et représente ce qu’est l’anxiété, l’angoisse, la dépression… Le dessinateur s’appelle Nick Seluk (voir son site, c’est plein de planches cools : http://theawkwardyeti.com/ ). Il met en image une histoire écrite par Sarah Flanigan, qui raconte par là sa propre expérience à combattre depuis des années des troubles anxieux et de multiples dépressions.

Pour voir toute la bd, je vous le conseille, c’est par là -> http://theawkwardyeti.com/medical-tales-retold/

Malheureusement, nous sommes tellement empêtré.e.s dans les représentations sociales et les idées préconcues sur les maladies mentales que je crains que nous devions expérimenter nous-même pour réellement les comprendre. Personnellement j’ai toujours admiré certaines personnes que je trouvais incroyablement sages. Ce qui était curieux c’est qu’ils et elles partageaient une forme de sagesse et de maturité commune… Je me suis rendu compte, il y a peu, que toutes ces personnes avaient souffert de dépression au moins une fois dans leur vie. Pour cela, j’ai dû traverser moi même une phase psychologiquement difficile faite d’angoisses, de troubles anxieux et de symptômes dépressifs. A ce moment, je me suis rendu compte que par le passé, je n’avais pas été assez à l’écoute de mon entourage me disant vivre ces mêmes moments difficiles. J’ai réalisé que j’avais parfois été jugeant et dit des choses blessantes à des personnes en proie avec des maladies mentales, et c’est peut-être votre cas aussi. Attention, mon propos ne se veut pas culpabilisateur envers tous ceux et celles qui n’ont pas encore vécu de dépression : bienheureu.se.s soient-ils/elles. Peut-être était-ce simplement moi qui était spécialement fermé à mon entourage. J’aimerais simplement transmettre une part de cette sagesse que je trouve aujourd’hui primordiale : faites attention aux gens autour de vous, et donnez du crédit à ce qu’ils et elles disent. Si quelqu’un dit souffrir, c’est qu’il ou elle souffre. Personne n’utilise sincèrement cela pour attirer l’attention ou alors c’est un trouble en soit : qui de sain aurait besoin de s’inventer des souffrances pour attirer l’attention ? N’est-ce pas un appel à l’aide ?

Le coronavirus, maladie physique aux conséquences mentales

J’arrive enfin à la fin de cet article bien plus long que les autres, mais d’importance, je crois. Mes lecteur.rice.s de test m’ont assuré qu’il était simple d’accès et que sa longueur n’était pas un problème. Je m’en remets à eux et elles (et les remercie de leur soutien au passage).

Le coronavirus est bien une maladie physique touchant vos voies respiratoires. C’est une maladie grave qui peut être mortelle, nous l’avons vu. Pour éviter une surcharge des systèmes hospitaliers, nous avons mis en place un confinement, ralentissant la propagation du virus. Cependant ce confinement n’est pas une solution parfaite : c’est un compromis difficile. Maintenant nous le savons tous et toutes. Mettons de côté les difficultés financières que cela crée, bien qu’elles soient déjà désastreuses en soi : c’est également une épreuve psychologique.

En Chine, une étude menée au lendemain du déconfinement sur 53 000 personnes ayant été confinées près de 3 mois, montre que 18 550 déclarent avoir eu des problèmes d’anxiété (soit 35%). L’anxiété est définie par les psychiatres par une « peur sans objet ». Ressentir de la peur face à un sanglier lors d’une randonnée dans les bois est normal. Ressentir de la peur opressive dans son canapé en lisant une histoire romantique, beaucoup moins. Cela signifie également que plus d’une personne sur 3 en Chine a déclaré des symptômes psychologiques pendant le confinement. Et cette même étude relate 2650 suicides (5% de la population observée). Par rapport à une situation normale, le taux de suicide s’est donc multiplié par plus de 2.

Tout ceci est normal. Le confinement nous met en situation d’isolement social et cela est contre-nature. L’être humain est un animal social qui a évolué en groupes et communautés pour survivre. Les personnes isolées ne survivaient pas. Aujourd’hui le monde a changé. Les communautés soudées se sont éclatées et ont laissé la place aux mégalopoles, ces villes immenses où tant de monde vit mais où si peu se connaissent réellement. Je ne peux m’étaler sur l’isolement social sans rallonger encore cet écrit et je ne le souhaite pas. Cependant comprenez que la dépression et les angoisses amènent une réduction de votre tissu social … qui amène la dépression. Si vous êtes dans ce cercle vicieux, faites moi plaisir, faites vous du bien et contactez quelqu’un. N’importe qui, n’importe comment. Pour plus d’informations vous pouvez aussi regarder cette super vidéo de Kurzgesagt : https://www.youtube.com/watch?v=n3Xv_g3g-mA (il y a des sous-titres français).

Ce que j’aimerais apporter en citant cette étude chinoise et pour conclure cet article, c’est qu’il est normal que vous souffriez d’angoisses et d’anxiété en cette période. Que cela ravive certains sentiments dépressifs. Ce n’est pas grave, cela fait aussi de nous des humains, et des choses bonnes peuvent en sortir. Par contre, il est important de faire attention à vous, à vos proches et aux gens que vous aimez. Soyez attentif.ve.s en cette période, à vous comme aux autres, et n’hésitez pas à vous faire aider. Pour vos proches, le meilleur des soutiens est l’écoute, une écoute attentive et réelle, ce qu’on appelle l’écoute active. Cette dernière peut se définir en 5 points :

On écoute. VRAIMENT. Sans chercher à répondre, sans préparer la suite, juste on se concentre sur les mots de son interlucuteur.rice.
On se concentre et déconnecte tous nos jugements : « Oh mais il ne s’est pas brossé les sourcils ce matin… » ; « Il penche la tête sur le côté droit, il doit mentir… » ; « Il dit encore ça pour que je le réconforte… »
Comprendre et être d’accord sont deux choses différentes. On cherche ici à comprendre l’autre, pas forcément à accepter et être d’accord. Pourtant il faut accueillir les propos de l’autre et les respecter comme sa réalité d’être au monde, différente de la notre peut-être mais pas moins valide.
Oser poser des questions. Quand je dis « Ce chat m’énerve ! » vous pouvez être d’accord avec moi tout en ne pensant pas à la même chose. Ce chat m’énervait parce qu’il ne boit pas assez pour sa santé et vous il vous énervait car il laisse des poils partout. Est-ce que être content signifie la même chose pour moi que pour vous ? Est-ce que je fais du sport pour les mêmes raisons que vous ? Etc etc. Poser des questions permet de lever des incompréhensions.
Pour finir nous parleron de ces incompréhensions : reformuler ce que vous dit votre interlocuteur.rice. Ca parait bête au début mais c’est très important. « Donc là tu me dis que tu es terrifiée parce que ton amoureux est confiné avec sa mère et qu’elle ne t’aime pas. » Cela permet de vérifier que l’on parle et comprend la même chose. Ensuite une question est bienvenue : « Ce que tu veux dire c’est que tu as peur que sa mère l’influence et qu’il t’aime moins ? ».